EDITORIAL
Concarneau dispose, en sa Ville Close, d’un des sites les plus visités de Bretagne. Sa corniche, longée de villas, souligne son caractère balnéaire. Mais nous n’oublions pas que Concarneau était une ville particulièrement active grâce à son port de pêche, fer de lance d’une activité économique et d’une vie sociale qui animaient la cité.
Monsieur Fidelin et son équipe, appuyés par Marc Bigot, adjoint à l’urbanisme, ont choisi de progressivement transformer Concarneau en station balnéaire haut de gamme. Ces orientations politiques ont des conséquences néfastes pour le dynamisme de la ville :
- Investissements dans des logements haut de gamme pour attirer une population de retraités aisés,
- Aménagement du centre-ville invitant les touristes à venir en voiture pour visiter la Ville Close et repartir aussitôt après,
- Une organisation du port de plaisance qui écarte petit à petit les plaisanciers les moins aisés au profit d’unités de plus en plus importantes.
Concarneau y perd son âme. Ses habitants d’origine et ses jeunes actifs doivent s’installer dans les communes environnantes tandis que fleurissent des locations saisonnières hors de prix.
Nous pensons qu’il est possible de faire autrement, de penser un aménagement du centre-ville permettant :
- Une mixité sociale par la réhabilitation des logements à l’attention des jeunes et des familles,
- Des résidences pour jeunes artistes créateurs,
- Des logements pour les jeunes saisonniers et stagiaires,
- Des aménagements pour se déplacer en toute sécurité et sans être pollué par les voitures,
Côté mer, nous voulons conserver la diversité des activités associées à la pêche et à la construction navale et rendre les loisirs et sports nautiques accessibles à tous. Côté terre, nous voulons rendre le centre-ville plus accueillant et plus animé, tout en multipliant les évènements toute l’année, à la fois pour favoriser le bien-être des habitantes et des habitants et retenir à Concarneau les touristes de passage.
Élisabeth JANVIER
Tête de liste « Concarneau Solidaire et Durable »
Centre-ville , les enjeux
Redynamisation
Le centre-ville, c’est le trait d’union entre tous les quartiers, le lieu où l’on se retrouve autour du marché, au café, etc. C’est un espace pour « bien vivre ensemble ». A Concarneau, le centre-ville a perdu une grande part de son attractivité : hypermarchés et zones d’activité en périphérie, services administratifs excentrés, disparition d’une « grande surface » à taille humaine, taux important de logements vacants… Le centre-ville n’a plus d’identité claire. Parallèlement, les quartiers « périphériques » (Lanriec, Beuzec) n’ont plus le centre-ville pour objectif principal de leurs déplacements. Le centre-ville doit être redynamisé : c’est un sujet à travailler avec les citoyens en s’appuyant sur les expériences venues d’ailleurs.
Les piétons d’abord
Premier constat : à Concarneau, la voiture est reine. Dans l’hyper-centre, cinq parkings occupent 830 places étalées le long des quais ; depuis les terrasses des cafés, la vue sur mer est bien loin. Il existe là une logique à inverser : afficher la priorité accordée aux mobilités douces (piéton et vélo), adapter les rues à la circulation des fauteuils roulants et poussettes. Des transports en commun gratuits, plus fréquents, permettraient de recréer le lien entre quartiers et centre-ville. Diminuer l’emprise de la voiture (comme c’est le cas lors des marchés et des évènements), c’est rendre le centre-ville de Concarneau aux plaisirs de la déambulation, aux animations culturelles et aux rencontres. C’est l’occasion d’autoriser les cafetiers à élargir leurs terrasses sur la voie publique.
Minéralisation ou végétalisation ?
Végétaliser, bien entendu, c’est un facteur de bien-être pour les habitants, d’attraction pour les touristes. Planter des fruitiers là où c’est possible, amorcer des espaces d’agriculture urbaine, continuer à fleurir.
Pour un urbanisme de rupture.
L’aménagement du centre-ville s’est fait sans réflexion d’ensemble sur un projet de ville coordonné. L’équipe municipale sortante, avec Marc Bigot en première ligne à l’urbanisme, a donné carte blanche aux promoteurs détruisant des éléments de patrimoine, au profit d’immeubles de standing, partiellement inoccupés, quand une partie du bâti ancien part à l’abandon. Les jeunes actifs, stagiaires et saisonniers, ne trouvent plus à se loger à un prix abordable. Or, un centre-ville vivant respecte la mixité sociale. Il faudra réaliser un diagnostic de l’état du bâti et de son efficacité énergétique, négocier avec les propriétaires pour engager des travaux voirie, en dernier recours, préempter. Ainsi, « Concarneau Solidaire et Durable » s’engage à mettre en place un atelier citoyen sur le Plan Local d’Urbanisme, en tenant compte des exigences de mixité sociale et de transition écologique, pour éviter tant l’étalement urbain que la sur-densification du centre-ville.
Développer le village de Noël, relancer les illuminations en ville close, moderniser les places de parking, comme le prévoit la liste « Mon parti c’est Concarneau » nous semble pour le coup manquer « légèrement » d’ambition pour ancrer notre centre-ville dans l’avenir.
Billet, un écoquartier en centre-ville
Prenez un parc de 5 000m². Un ancien lycée, devenu centre de loisirs à la valeur patrimoniale évidente. Un bâtiment qui a servi à la restauration municipale. Une Maison des associations à proximité. Voici le « secteur Foch », au total 2 hectares entre les mains de la municipalité.
Qu’en faire ? Sous la houlette du cuisinier Marc Bigot, adjoint à l’urbanisme et candidat au fauteuil de maire, voilà la mixture : espace vert divisé par deux, ancien lycée détruit, 120 logements en collectif, genre cité-dortoir. C’était en 2016.
Révolte des manants alentour, pétition et contre-propositions, la recette est amendée : ajout d’un square, préservation de l’ancien lycée, nombre de logements ramené à 85. Mais rien pour une véritable animation de quartier à deux pas de l’hyper centre-ville.

Quelle recette nous mettrait en appétit ?
La conservation intégrale du parc pour en faire un espace de loisirs et d’évènements ou un modèle d’agriculture urbaine avec conservatoire de la biodiversité. La transformation de l’ancien lycée en tiers-lieu culturel : possible transfert de l’école de musique ou centre des arts graphiques avec ateliers partagés. Dans l’ex-restaurant, un accueil de jour pour personnes Alzheimer et le maintien des Restos du cœur dans leur local. Des logements à loyer réduit, à destination de jeunes couples, histoire de rajeunir Concarneau, ou de personnes âgées qui libèreront des appartements à rénover en centre-ville. Sans oublier un café-épicerie associatif.
Le tout en visant la création d’un véritable écoquartier : écoconstruction, réduction des déchets, récupération des eaux de pluie, énergies renouvelables, habitat et services partagés.
De quoi dynamiser un centre-ville où se multiplient des logements de standing inoccupés une grande partie de l’année…
Ce qui fait la différence entre notre ambition pour Concarneau et la tambouille immobilière en cours aujourd’hui, c’est qu’il n’y a pas ici de recette toute faite. Le devenir du quartier Foch, comme celui de la friche de la Gare, devront se décider en co-construction avec les habitants, en mettant sur la table tous les aspects, y compris financiers.