« C’est quoi ce machin ? »
« Collectif » et maintenant « association », enfin vous rentrez dans le rang ?
Pas du tout, ce que nous voulons, c’est nous inscrire durablement dans le paysage concarnois, il nous fallait donc une reconnaissance institutionnelle, mais l’esprit du collectif demeure.
Ça veut dire que vous fabriquez juste un nouveau parti de gauche ?
Erreur d’interprétation. D’ailleurs « Gauche », ce n’est qu’une étiquette, ce qui compte, c’est ce qu’on y met, à savoir le socle de notre « charte des valeurs ».
Oui, enfin, c’est toujours une pensée unique…
Mais non. On rassemble une diversité de citoyens qui ont des parcours politiques et associatifs multiples et des convictions communes.
Y’a donc bien un gourou là-dedans ou sinon ça va exploser !
C’est mal nous connaître. Chez nous on prend les décisions à travers un échange horizontal, contre la verticalité du pouvoir qui tue notre démocratie.
C’est bien ce que je pensais, c’est le grand bazar !
Vraiment pas. Nos modes de fonctionnement permettent de construire un consentement. On a appris à s’écouter les uns les autres, si bien que tout nouvel arrivant se sent immédiatement adopté.
Ça, c’est une vision idyllique fantasmée !
Je ne crois pas. La diversité est un enrichissement, on s’est vacciné contre les conflits d’egos et c’est juste une intelligence collective qui est à l’œuvre.
Bah ! Pour faire quoi, tourner en rond entre vous ?
Pas du tout. On est ouvert sur la diversité des quartiers, sur tous ceux qui font du travail social ou qui agissent pour une transition écologique dans la réalité du quotidien.
D’accord, c’est gentil tout ça, mais pas très nouveau…
Au contraire, ça phosphore. On veut être un laboratoire d’idées pour construire une nouvelle dynamique sociale, économique, culturelle à Concarneau, face à une municipalité qui n’a pas de vision.
Soit, mais vous n’avez aucun pouvoir !
Certes, les élus de Concarneau Solidaire et Durable sont dans l’opposition, mais ils se battent, en synergie avec l’association, pour dessiner un futur auquel nous aspirons tous.
Super, alors, tout compte fait, j’adhère !
Des statuts adaptés à l’ADN participatif de CSD
Les statuts, complétés par un règlement intérieur, sont l’acte de naissance d’une association. Ils comportent les informations décrivant l’objet (ou le but) de l’association et ses règles de fonctionnement. Ils accompagnent la déclaration de l’association en Préfecture. Lorsqu’une association se crée, il suffit donc d’aller sur internet pour trouver « tout plein » de statuts types.
Bien sûr, à CSD nous aurions pu procéder ainsi mais cela aurait remis en cause le fonctionnement démocratique qui fait partie de notre ADN.
Certes il s’agissait bien de la naissance de l’association mais celle-ci faisait suite à une période de gestation de plusieurs mois dont une campagne électorale avec une pratique novatrice de la démocratie.
Ainsi, pas question de bâcler ce document mais en faire l’ossature, avec le règlement intérieur, de notre collectif.

Un groupe de travail a planché sur la chose : recherche auprès d’autres associations, souhait de respecter le mode de fonctionnement du collectif depuis sa création, remise en cause de l’organisation souvent trop verticale du « modèle 1901 » : il n’était pas question, par exemple, de rependre la forme classique d’un bureau avec Président, Vice-président, etc.
Il nous fallait inventer sur la trame légale.
Un travail de plusieurs semaines avec des retours réguliers auprès de l’ensemble des membres du collectif, des modifications, des précisions, beaucoup de discussions et, au bout, un document de référence pour fonctionner et agir ensemble.
Des « élections sans candidats » ?
L’assemblée générale constitutive de l’association « Concarneau Solidaire et Durable » s’est tenue le samedi 13 février 2021… sous la contrainte des gestes barrière et de distanciation physique imposée par la pandémie Covid. C’est donc en visioconférence que se sont déroulés les débats.
Les participants ont désigné les membres des instances de gouvernance (voir schéma) selon la méthode des élections sans candidats :
- Le comité de coordination est soumis à l’AG souveraine, il met en œuvre les orientations décidées par cette dernière et anime la vie de l’association.
- Les participants ont d’abord listé les compétences requises pour chaque fonction, donnant naissance à un nuage de mots (voir illustration).
- Chacun a ensuite nommé un homme et une femme (principe de parité strictement respecté) présentant, selon lui, les compétences listées.

- Les personnes citées restaient libres d’accepter ou de refuser.
- Enfin, la discussion et les consentements des uns et des autres ont abouti à la désignation des membres des instances (4 co-représentants légaux, deux co-trésoriers – 3 femmes, 3 hommes).
- Les ateliers (voir thèmes dans le bulletin d’adhésion) sont présents au comité de coordination en désignant un référent.