EDITORIAL

Les instruments de mesure de la pollution atmosphérique qui maillent le territoire national nous indiquent que nous dépassons régulièrement les seuils d’alerte. Pendant le confinement, la production de CO2, en France, a baissé de 34% entre le 20 mars et fin avril.

Le plan de relance économique soutient l’industrie automobile et l’aviation sans aucune réflexion sur une politique alternative qui tirerait les conséquences de ce qui vient de se passer. Les freins à toute évolution des moyens de transport sont puissants.

Nous sommes en plein paradoxe : Nous voyons tous l’intérêt de changer les modes de déplacement à l’échelle collective mais individuellement, nous ne sommes pas encore prêts à modifier nos habitudes.

Seule une véritable politique de déplacements construite avec les habitantes et les habitants portée par des élus déterminés à sa mise en œuvre peut nous faire sortir de ce paradoxe.

C’est d’abord au plan local qu’il sera possible de penser et de développer des moyens de déplacement alternatifs. Il s’agit d’un chantier à long terme pour adapter notre ville au monde demain.

Nous souhaitons faire de Concarneau une ville où chacun dispose de moyens de mobilité non polluants adaptés à sa situation et à ses besoins.

Élisabeth JANVIER

Tête de liste « Concarneau Solidaire et Durable »

La gratuité des transports en commun pour changer nos habitudes

Par Thomas Le Bon

Lorsqu’on défend la gratuité des transports, on entend en général s’élever une objection de principe : « rien n’est gratuit ». Si rien ou presque rien n’est gratuit, c’est aussi vrai de l’ensemble des moyens que l’on met à notre disposition sans que nous ayons directement à mettre la main à la poche. Dans le domaine des transports, pensons aux routes : on pense qu’elles sont gratuites mais en réalité elles sont financées par l’impôt. Ainsi, nous participons tous à l’entretien des trottoirs et des chaussées qui vont ensuite servir aux piétons, aux cyclistes, aux automobilistes, etc. Pourquoi serait-il si injuste d’étendre le domaine de la contribution sociale aux transports en commun ?

Dans notre communauté d’agglomération, 80% du coût des transports en commun est déjà assumé par la collectivité. Il est vrai que, pour rendre les bus attractifs, il ne suffira pas de les rendre gratuits. Sans la proximité des arrêts de bus et des temps d’attente réduits, les usagers continueront en effet de privilégier les transports individuels. La dépense publique supplémentaire ne se réduira donc pas aux 20% du coût actuellement assumé par les usagers ; il sera nécessaire d’améliorer la qualité du service. Pourtant, l’urgence climatique nous impose de changer nos habitudes en matière de mobilité. Instaurer la gratuité des transports en commun constitue une mesure forte pour accélérer cette transformation. Partout où elle a été instaurée (Compiègne, Dunkerque, Aubagne, Châteauroux, Dinan, etc…), une hausse sensible de la fréquentation est observée.

Outre l’intérêt écologique de cette politique, il faut aussi mesurer son intérêt économique et social. En moyenne, les frais relatifs aux transports représentent 14% du budget annuel des ménages ; une voiture coûte environ 6000 euros par an. La mise en œuvre de la gratuité des transports permettrait à de nombreux ménages de se séparer à brève échéance d’au moins un véhicule… Une telle politique a également le mérite de réaffirmer le principe de la socialisation : produire ensemble et de manière équitable les moyens qui viendront répondre aux besoins de chacun. Réfutant la logique de la concurrence généralisée, la gratuité des transports nous rappelle que nous pouvons rassembler nos forces et coopérer.

Rétablissons la balance!

Par Julie Blin

Se déplacer… est un besoin social (travail, famille, amis, activités diverses, vacances…), et parfois vital (alimentation, santé, …). Mais le coût écologique de nos déplacements n’est pas négligeable, selon le moyen utilisé.

La crise actuelle du COVID19 a mis en évidence les failles d’un système qui nous a inévitablement conduits vers la crise sanitaire majeure que nous vivons aujourd’hui. Cette crise nous rappelle que changement de nos modes de vies est devenu une urgence.

On doit alors s’interroger sur certains choix : peut-on réellement s’offrir le luxe d’octroyer 500 000€ à l’aéroport de Quimper en compensation des pertes liées au Covid, ajoutés aux 3 millions d’€ de subvention annuelle ? C’est pourtant le choix qu’a fait la région Bretagne pour soutenir la ligne Quimper-Orly, ligne peu fréquentée et au bilan carbone désastreux. Rappelons qu’un trajet sur cette ligne pèse 72kg de CO² par passager contre 1kg pour un usager du train. A rebours d’un tel choix, il est plus que temps d’investir dans notre réseau ferroviaire qui rame toujours à desservir correctement les quatre départements bretons.

De même, au niveau local, il est urgent de développer des mobilités plus douces, en donnant accès à tous aux transports en commun, en facilitant les déplacements à vélo, à pieds, en inversant les priorités : cesser de donner la priorité aux voitures individuelles pour redonner aux transports alternatifs la place qu’ils méritent. En moyenne en France les communes dépensent neuf fois plus pour les voitures que pour les transports en commun. Rétablissons la balance !

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