EDITORIAL

Bonjour à tous,

La période de confinement a montré la nécessaire complémentarité et coopération entre toutes les institutions que ce soit les services publics, les structures de l’économie sociale et solidaire (associations, fondations, coopératives) et les entreprises privées à but lucratif. Malheureusement ce principe n’a pas fonctionné dans la réalité. Les entreprises privées n’ont pas été sollicitées par le gouvernement  pour apporter leur quote-part dans la gestion logistique de la crise. Ce sont principalement les services publics et les associations du champ de l’économie sociale et solidaire qui se sont trouvées en première ligne. Trouvez l’erreur!

Au moment où chacun fait ses comptes, elles font cependant toutes appel au financement public pour survivre.

 Il est important de rappeler qu’elles ne reposent pas toutes sur les mêmes valeurs et les mêmes modes de gestion. Les services publics sont financés par les contributions des citoyens. Les structures de l’économie sociale et solidaire sont financées à la fois par des fonds publics, par les bénéfices générés par l’activité et par les dons des donateurs. Les bénéfices sont réinvestis en interne. Les entreprises à but lucratif sont financées par leurs propriétaires ou les actionnaires qui se distribuent les bénéfices.

Comment expliquer que des milliards soient distribués aux grosses entreprises alors qu’il n’est pas prévu de soutenir financièrement toutes  les associations et les services publics qui ont admirablement fait face aux conséquences de la pandémie.

Les professionnels et les bénévoles ont bien entendu les « Mercis » de l’ensemble de la population et de l’ensemble de la classe politique mais ce n’est pas suffisant.

Les structures de l’économie sociale et solidaire sont les piliers de notre vivre-ensemble. Les activités et actions des associations de solidarités, des associations culturelles, sportives, environnementales, citoyennes et politiques sont le ferment de notre vie collective et de notre bien-être.

Nous leur devons toute notre attention et notre soutien en leur apportant les moyens humains, matériels et financiers dont elles ont besoin pour mener leurs projets dans des conditions satisfaisantes au bénéfice de tous.

C’est un enjeu politique majeur pour notre démocratie et l’avenir du lien social.

Élisabeth JANVIER

Tête de liste « Concarneau Solidaire et Durable »

ASSOCIATIONS

Par Hélène Derrien

En 1899, Pierre Waldeck-Rousseau, alors président du Conseil, dépose le projet de loi qui aboutira, le 1er juillet 1901, au vote de la loi qui consacre le droit de toute personne en mesure de contracter de s’associer sans autorisation préalable. La liberté d’association devient par la suite un droit constitutionnel reconnu par les traités internationaux.

Les derniers chiffres publiés en 2019 par L’Institut National pour la Jeunesse et l’Education Populaire (INJEP) font état de 1,5 million d’associations et de 22 millions de bénévoles. Les budgets cumulés des associations s’élèvent à 113,2 milliards d’euros. Au 31 décembre 2017, les associations comptaient 1,8 million de salariés. Avec les sociétés coopératives et les fondations, les associations font partie de l’économie sociale et solidaire et donc de ce qui fait le commun, le « faire ensemble ».

Pendant le confinement, tant au niveau national qu’à Concarneau, les associations ont joué un rôle fondamental, palliant le plus souvent les carences de l’Etat : que ce soit dans le domaine de la santé, du social, du culturel ou du sport, elles ont permis de maintenir l’indispensable lien, notamment avec les personnes les plus démunies. Mais, malgré cela, le monde associatif souffre d’un manque de reconnaissance fragilisant son avenir et la crise actuelle risque d’accroitre encore les difficultés. La fin des emplois aidés, l’arrêt du recours aux réserves parlementaires -même si ce dispositif était très discutable – la baisse des dotations aux collectivités locales, autant de mesures récentes qui ont eu un impact direct sur la vie associative.

Concarneau n’échappe pas à la règle : la ville dispose d’un important tissu associatif mais, en dehors du forum annuel, de subventions dont l’attribution ne semble pas obéir à la transparence démocratique et de la mise à disposition de salles, les moyens restent assez limités.

Concarneau Solidaire et Durable propose l’organisation d’Etats Généraux des associations afin de connaître leurs besoins et de travailler avec elles sur les solutions à mettre en œuvre pour y répondre : mutualisation de matériels, partage de salariés, aide administrative, formations… autant de pistes qui pourraient être suivies. Plus particulièrement pour les associations sportives, la proposition de créer un Office Municipal des Sports (association loi 1901) reste pour notre Collectif plus que jamais d’actualité. Structure indépendante, pluraliste, l’OMS fournit une aide à la décision pour la municipalité et renforce ainsi sa légitimité. Il permettra aux acteurs du monde sportif concarnois de retrouver confiance en une politique municipale cohérente, transparente et équitable.

PROLONGATION DE L’ETAT D’URGENCE SANITAIRE : des menaces sur la vie associative !

Par Philippe SAVALLE

A Concarneau, le dynamisme du tissu associatif est évident. Il suffit pour s’en convaincre de feuilleter le guide des associations de Concarneau ou de se balader dans les allées du Forum des associations, début septembre. Ici, comme partout en France, les adhérents de ces associations profitent de la liberté de se regrouper, de s’entraider pour pratiquer ensemble leurs activités préférées. Ces associations leur offrent le plaisir de vivre collectivement et répondent à leurs envies, qu’elles soient sociales, humanitaires, artistiques ou sportives.

 

La situation inédite que nous vivons incite malgré tout à la vigilance. En 2017, pendant et après les vagues d’attentats en France, un état d’urgence sécuritaire a été mis en place. Le gouvernement de l’époque avait ensuite gravé dans le marbre de la loi nombre de mesures restreignant les libertés et ce, après avoir prolongé sept fois l’état d’urgence.

Le Gouvernement souhaite-t-il aujourd’hui poursuivre dans la même veine les restrictions des libertés fondamentales déguisées en prolongeant l’état d’urgence rebaptisé aujourd’hui « sanitaire » et faire d’un état d’exception force de loi. L’ensemble du monde associatif s’inquiète de l’adoption en extrême urgence de ces dispositifs sans véritable débat parlementaire. Le risque est réel d’aggraver les atteintes aux libertés associatives et individuelles, en infantilisant toujours plus les personnes.

 

Le Président de la République ne cesse d’adresser des fleurs aux associations qui « font un travail formidable ». Ces membres des milliers d’associations sont les mêmes qui font leurs courses pour nourrir leur famille et qui vont au travail pour faire tourner l’économie. Deviendraient-ils irresponsables quand il s’agit de leur plaisir de partager leurs passions, leurs activités dans le cadre de leur association ? Nous sommes toutes et tous conscients de la grande prudence qu’il faut encore maintenir tant que le virus est présent mais soyons vigilants à ce que cette crise ne serve pas, une fois de plus, à brimer les libertés dont celles du monde associatif

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