Edito - des ELUS CSD
Concarneau Solidaire et Durable est né, en 2019, de l’engagement de Concarnoises et de Concarnois pour construire ensemble une nouvelle politique locale ouverte à la participation de toutes et tous face à l’urgence climatique, aux inégalités sociales et économiques et à la perte de confiance des citoyens en l’action politique.
C’est grâce au programme que nous avons élaboré sur le mode participatif, par la « construction de nos désaccords », grâce aux voix des 2420 électeurs qui nous ont fait confiance (705 voix de moins que la majorité), grâce au soutien des membres de « CSD » (plus de 70 adhérents) que les 6 élu.e.s conseillers et conseillères municipaux (dont 3 élu·e·s à Concarneau Cornouaille Agglomération -CCA) trouvent l’envie, la force, le courage et la ténacité de tenir, face à des élu.e.s majoritaires suffisants, méprisants et même injurieux vis à vis de nous (Ouest-France et Le Télégramme du 1/3/23), ne nous donnant aucune place et cherchant à nous cantonner dans un simple statut d’opposition.
Nous nous sommes engagés à promouvoir le programme qui avait été élaboré pendant la campagne et à développer des actions pour faire participer la population. Nous nous étions aussi engagés à revenir devant les habitants pour présenter notre bilan chaque année, ce que nous avons fait. Nous sommes aujourd’hui à un moment charnière de la mandature, le mi-mandat.
Nous avons maintenant suffisamment de recul pour juger la gouvernance de la ville par son maire : un pouvoir centralisé, une gestion des affaires courantes au coup par coup sans aucun projet pour notre ville et sans aucune anticipation.
LOGEMENT : un besoin urgent pour la population, une réponse insuffisante de la majorité municipale
Nous entendons des interpellations régulières sur le besoin de logements, notamment des jeunes salariés, des stagiaires et saisonniers, des femmes seules avec enfants… Sur les 1200 logements prévus d’ici à la fin du mandat, seulement 400 logements sociaux seront créés dont certains sont déjà remis en cause. Nous avons évoqué le classement de Concarneau en zone tendue dès le début du mandat sans convaincre la majorité. La loi nous donnant raison, cela permet aujourd’hui d’augmenter de 60% la taxe d’habitation pour les résidences secondaires. D’autres leviers peuvent encore être actionnés, notamment sur les logements vides. Rappelons que, pour notre Maire, les actions engagées par les citoyens pour le logement ne sont que « des effets de manche » (Conseil municipal du 31 mars 2022).
TRANSPORTS : le choix de la gratuité
Depuis le début du mandat, nous demandons la gratuité des transports collectifs sur le territoire (compétence de CCA). Depuis septembre 2022, la ville de Morlaix a opté pour la gratuité avec une augmentation de fréquentation à la clé. Notre ténacité sur cette question a fait bouger les lignes avec une gratuité accordée aux bénéficiaires des minima sociaux et un frémissement sur Concarneau pour un test les jours de marché. La gratuité, suppose de revoir, avec les habitants, le plan de mobilité sur la ville, de diminuer l’utilisation des voitures pour raisons environnementales et par souci d’économie pour les utilisateurs.
PROJET ÉDUCATIF : un diagnostic complet des besoins mais des réponses insuffisantes
Un gros travail a été réalisé avec Lab’Oussole pour déterminer les besoins. Cependant, la majorité pratique l’immobilisme sous couvert d’économies. En fait, cet immobilisme constitue une politique :celle du déclin progressif des services publics. Ici des fuites dans la toiture, là des radiateurs qui tombent. Regardez les cours de récréation : donnent-elles envie de se rendre à l’école ? Il est urgent d’investir dans les écoles et les centres de loisirs. Négliger ces équipements, c’est délaisser l’accueil des générations futures. Il n’y a pas de structure pour la jeunesse sur les quartiers et aucun moyen de transport pour permettre un accès notamment à l’aire de glisse. Il n’y a pas de structure d’accueil pour la petite enfance sur la rive gauche. Suite à une mobilisation avec les familles, nous avons obtenu une augmentation des places en centres de loisirs.
CULTURE : pas de politique culturelle
et des équipements insuffisants
Les équipements culturels insuffisants disposent d’un patrimoine non entretenu (CAC, école de musique). Il n’y a pas de réelle politique culturelle de la Ville. Nous demandons la tenue d’assises de la culture avec les différents intervenants et un appui plus marqué aux professionnels et artistes locaux. Nous nous réjouissons de la création du conseil de la vie associative qui figurait dans notre programme.
SANTÉ : aucun soutien de la ville
au secteur de la santé
La commune n’a pas la compétence santé, cependant, l’accès aux soins est un souci. Le Maire siège au Conseil de Surveillance du Centre Hospitalier Intercommunal de Cornouaille Quimper-Concarneau mais nous n’avons aucune information ni aucune action de soutien à l’hôpital. La ville a refusé d’accompagner le projet de centre de santé et n’intervient pas pour attirer des médecins. Le travail de prévention est essentiellement le fait d’associations. La participation de la Ville au contrat local de santé est trop discrète.
POLITIQUE SOCIALE LOCALE : un diagnostic bien posé mais resté sans réponse
Les personnes seules représentent presque la moitié des ménages concarnois. Avec 7 642 personnes, les plus de soixante ans représentent 39% des habitants. Elles seront plus de 50% en 2033. Le taux de pauvreté est, à Concarneau, de 12%. Nous constatons l’absence de réponse liée au vieillissement de la population. Les questions de cohésion sociale ne font pas l’objet d’un travail en transversalité avec les acteurs et les habitant
ÉVOLUTION DE LA POPULATION : pas de réponse liée au vieillissement
L’Analyse des Besoins Sociaux (ABS) réalisée par le Centre Communal d’Action Sociale (CCAS) pose les conditions d’une politique sociale qui doit reposer sur l’aide sociale (dispositif du CCAS) et la cohésion sociale (outils du vivre ensemble). Cette politique doit être portée par la ville et ne peut donc se résumer aux actions du CCAS. Elle doit se décliner dans l’inclusion et le partage transversal des interventions des différents services municipaux et des différents acteurs , les habitants, les autres institutions, les associations.
URBANISME : repenser l'aménagement et les mobilités
éCONOMIE : la difficulté à intégrer les enjeux
environnementaux
Au principe de l’attractivité (enjeu central des exécutifs en place), nous préférons celui de conditionnalité sociale et écologique (impacts sur l’humain et les ressources naturelles, sobriété foncière, mutualisations…). Nous voulons favoriser les activités et méthodes exigeantes sur le plan social et écologique. L’argent public doit désormais servir en priorité l’agriculture paysanne, les circuits courts, le bio dans les cantines.
Nous défendons la petite pêche côtière peu ou pas impactante, alors que le maire assène en conseil municipal que toutes les pêches sont durables. La situation se tend en matière de tourisme (paquebots de croisières, « airbnbisation » de la Ville) posant des problèmes environnementaux, de gestion des ressources naturelles, de production de déchets.
PLAN CLIMAT/ÉNERGIE : l'inertie des exécutifs locaux
Nous sommes toujours loin des mesures nécessaires à mettre en œuvre pour atteindre les objectifs du Plan Climat de l’agglomération (PCAET). L’exécutif n’a pris la mesure de son retard en matière de sobriété énergétique qu’avec la crise ukrainienne. Par exemple, alors que l’agriculture industrielle produit le plus de gaz à effets de serre, Concarneau et CCA continuent d’attribuer des subventions à ce modèle et les élus de l’exécutif soutiennent la méthanisation. Grâce aux mobilisations citoyennes, nous avons pu éviter un projet de serres industrielles de tomates hors sol.
Pour la gestion des déchets, on fait face à la même inertie, au même attentisme. Nous plaidons pour que les grandes enseignes commerciales contribuent au financement local des politiques publiques de traitement des déchets. Or, l’agglomération les exonère.
GOUVERNANCE : des pratiques dépassées
Nous sommes cantonnés dans l’opposition, nous n’avons aucun poste dans l’exécutif. Bien que n’ayant pas été élus majoritaires, nous étions prêts à contribuer à des groupes de travail avec les élu.e.s de la majorité ou à piloter des projets ou à gérer des instances. Ce qui bien sûr ne s’est pas présenté.
Au bout de 3 ans, nous n’avons pas encore été autorisés à visiter les bâtiments communaux (écoles, équipements culturels, sportifs et associatifs.) Nous avons décidé de le faire prochainement sans demander l’autorisation.
À CCA, nous avons été également exclus de toutes les instances décisionnelles alors que nous avons été élus avec plus de voix que les maires de l’agglo (hors Concarneau). De fait, nous sommes cantonnés dans un statut d’opposition alors que nous appartenons à la même tendance politique que la majorité des communes de l’agglomération. Cherchez l’erreur !
FONCTIONNEMENT DES INSTANCES : la participation prise en défaut
Nous sommes informés, quelques fois consultés mais jamais associés aux prises de décisions. Les commissions, en Conseil Municipal comme en Conseil Communautaire, ne sont que des chambres d’enregistrement et non des instances de débat ou de décision. Les décisions se prennent entre élus de la majorité pour la ville ou en conférence des maires pour CCA. Nous sommes dans une démocratie représentative mais en aucun cas participative. Les élus de la majorité à Concarneau et les maires à CCA confisquent le pouvoir. Ils reprennent quelques fois une de nos idées quand ils n’en ont pas ou qu’ils n’ont pas le choix (exemple : le sentier côtier). Nous avons proposé la mise en place d’instances participatives telle qu’une assemblée citoyenne dans le projet de territoire. Cette proposition n’a pas été retenue par les élus de CCA…