En moins de 3 mois, le coronavirus, épidémique en Chine, s’est propagé au monde entier. Il s’agit maintenant d’une pandémie provoquant une crise extrêmement sérieuse par sa nature, son ampleur, son caractère inconnu et imprévisible.
Tous les États se sont fait surprendre par cette crise sanitaire, et sont tous entrés, de manière différenciée, en zone de « terra incognita », essayant de tirer des leçons de l’expérience douloureuse du voisin, contraignant plus ou moins les populations, mettant en avant leurs experts scientifiques, parfois d’avis divergents. Tous font le difficile constat de l’impréparation globale de leurs systèmes d’alerte, de même que l’insuffisance de coordination de la prise en charge des malades. En conséquence de quoi, on assiste à une mortalité sélective et élevée de nos aînés.
On connait maintenant beaucoup de choses sur le virus, son mode de transmission, sa virulence, sa vitesse de propagation, sa capacité létale. Tout comme on a bien identifié les personnes fragiles, les symptômes de l’infestation et les faibles possibilités de traitement, hormis symptomatiques.
Ce n’est pas encore le temps de tirer toutes les conclusions de ces états de fait, de rechercher les responsabilités, les erreurs, les manquements, mais ce temps viendra. Pour le moment il nous faut endiguer ce fléau, c’est-à-dire appliquer les mesures barrières indispensables pour ne pas être vecteur du virus, ne pas se contaminer soi-même et compliquer plus encore le travail des soignants.
Une conviction forte commence à être partagée, celle que l’on ne pourra s’en sortir qu’ensemble, tous pays et populations confondus, qu’il faudra plus de temps qu’on nous l’annonce. Avant tout, cette crise va nous obliger à modifier rapidement et profondément nos repères tant sociétaux qu’économiques.
C’est fort de ces convictions que nous appelons à une réelle prise de conscience des changements indispensables à promouvoir : la nécessaire transition environnementale, une solidarité sociale, économique et politique qui n’oublie personne, la mise en œuvre d’une participation démocratique qui permet d’associer chacun aux décisions qui concernent notre vivre ensemble.
Le défi est majeur, urgent, inévitable pour avancer vers ces changements de société que nous appelons.
Nous sommes prêts à le relever.
Jean-Loup Théryn