Projet de territoire
Consultation Citoyenne
Du fait de la crise sanitaire et des enjeux climatiques, nous, élu.e.s de Concarneau Solidaire et Durable, nous aurions souhaité que le projet de territoire s’engage plus sur les questions de cohésion sociale. C’est pourquoi, nous avons fait le choix, lors du vote, de nous abstenir.
Nous pensons que des mesures concrètes devraient prises et mises en place rapidement en termes :
- de logement (pour les jeunes, les familles à faible revenus, les salariés saisonniers ou stagiaires en formation) ;
- d’accès aux services publiques dans les domaines de la santé (exiger des médecins libéraux des permanences médicales les soirs et week-ends, des visites à domicile, assurer les suites d’hospitalisation…, en contrepartie d’aides à l’installation),
- d’accès aux énergies (gestion publique du service de l’eau et de l’assainissement, tarification sociale de l’eau) ;
- de mobilités (transports collectifs gratuits, pistes cyclables sécurisées, aides pour l’achat de vélo électrique) ;
Un territoire résilient c’est une terre d’accueil pour toutes et tous, capable de s’enrichir de ses diversités et offrant une qualité de vie à toutes et tous.
Elisabeth Janvier
Une proposition ambitieuse de constitution d’une chambre citoyenne intercommunale était soumise au vote des conseillers communautaires lors des travaux sur le projet de territoire. 22 sur 48 ont voté non. Il s’en est donc fallu de peu que la « participation citoyenne » ne soit refusée et disparaisse du projet de territoire. La volonté du Président de l’agglomération a sans doute compté puisque le projet de territoire intègre finalement cette proposition qui sera mise en œuvre dès les prochaines semaines : au cours de la réflexion sur le Schéma de cohérence territoriale, 30 volontaires parmi 300 personnes tirées au sort participeront à des groupes de travail associant également des membres issus d’un collège associatif.
Malgré l’absence totale de réflexion sur le sujet en commission, Concarneau Solidaire et Durable se félicite de ce premier pas. La défiance croissante des habitants à l’égard des élus exige que nous repensions nos modes de gouvernance.
Cependant, aucun budget n’est alloué à l’animation de cette démarche et les règles qui baliseront le travail citoyen et surtout l’engagement des élus à respecter leurs orientations ne sont pas définies. Rien ne garantit donc, à ce stade, que la participation citoyenne sera réelle, qu’elle ira au-delà de la seule consultation des citoyens et que leurs propositions seront intégrées à la construction des projets.
Thomas Le Bon
Concarneau Solidaire et durable n’a pas voté le Projet de Territoire de Concarneau Cornouaille Agglomération
Le Conseil Communautaire de CCA du 24 septembre 2021, se prononçait sur son Projet de Territoire 2020/2026. Suite à des ateliers de travail, un inventaire de 92 actions à prioriser dans le temps a été voté.
Saluons, l’existence même d’une telle feuille de route, absente lors du dernier mandat, ainsi que certains efforts de l’exécutif en matière environnementale. Cependant, nous avons fait le choix de nous abstenir, après une étude approfondie du document et en tenant compte du contexte politique nous faisant craindre des arbitrages visant à amoindrir des propositions qui ne sont pas à la hauteur des enjeux environnementaux, sociaux et démocratiques.
Le projet contient des objectifs clairs en matière de rénovation énergétique de l’habitat, d’aménagements cyclables ou de commande publique durable, de sécurisation de l’approvisionnement en eau. Mais ces actions s’inscrivent de fait dans la continuité, ne constituent pas des innovations et s’appuient essentiellement sur des actions de « sensibilisation » des citoyen.ne.s, sur la « réduction » des déchets ou la « préservation » de la biodiversité, par exemple.
Le projet ne prévoit pas la construction concertée d’un projet agricole d’agglomération. Pourtant, l’agriculture se situe au centre de nombreux enjeux : plan algues vertes, artificialisation des terres, risques géographiques, ressource en eau fragile, emploi agricole, transmissions des exploitations, demande sociétale d’une alimentation de qualité, circuits courts, agriculture paysanne et biologique, préservation de la biodiversité… La pêche durable n’est pas évoquée. Le volet consacré au développement économique montre peu de volontarisme en matière environnementale : rien sur l’éco-conditionnalité, l’écologie industrielle et territoriale, la sobriété foncière, alors qu’un développement économique, décarboné, sobre, est synonyme d’attractivité, de mutualisation et d’emplois de qualité, non délocalisables.
Alors qu’il incombe aux pouvoirs publics de préserver le système climatique dans l’intérêt des générations présentes et futures, nulle concertation, telle une convention citoyenne locale pour le climat, n’a été mise en œuvre pour co-élaborer cette feuille de route qui reste évasive sur des enjeux cruciaux et ne se prononce pas sur les sujets sensibles : projet de serres industrielles de tomates hors-sol, artificialisation des terres…
Le problème majeur reste peut être finalement l’absence de méthode et d’un portage politique fort en matière d’environnement, doté de robustes moyens humains et budgétaires. Il ne s’agit plus d’aller «vers les transitions» comme le dit le projet de territoire, mais bien plutôt d’y entrer résolument.
Julie Dupuy