La loi sur la sécurité globale fait l’objet d’un âpre débat dans le pays. Ici, à Concarneau, le conseil municipal s’apprête à voter l’implantation de 22 caméras de vidéosurveillance sur le parking du 8 mai, la place Jean Jaurès et les pourtours ouest du bassin portuaire ainsi que sur les places de l’Hôtel de ville et du Général de Gaulle. Nous nous opposons à ce projet.

Initialement prévu pour faire la lumière sur les noyades qui peuvent survenir dans le port, le projet est devenu une réponse à un enjeu sécuritaire global puisqu’il prétend répondre aux actes de délinquance, d’incivilités et aux attentats terroristes. Ce faisant, le projet est passé de 3 à 22 caméras ! Comment justifier cette surenchère ?

S’il est légitime de réfléchir à la sécurisation du bassin portuaire, ne cédons pas à la psychose ! En plus de porter atteinte à nos libertés, en plus d’instaurer un climat de méfiance dans notre cité touristique, toutes les études montrent que les systèmes de vidéosurveillance sont inefficaces pour prévenir les accidents, les incivilités et les actes de délinquance, d’autant que les vidéos ne seront consultables qu’après qu’un éventuel incident ait eu lieu.
Alors qu’une grave crise sociale se profile à l’horizon, est-il pertinent d’allouer près de 200 000 euros au soulagement d’un prétendu sentiment d’insécurité, ce qui semble être le principal argument présenté ? Est-il donc devenu aujourd’hui inenvisageable de se promener en sécurité à Concarneau ? Ce projet donne une image négative de notre ville en laissant croire que le danger rôde partout. Ne serait-il pas plus judicieux de concentrer nos efforts sur l’urgence sociale et environnementale ?

Au lieu de s’engager dans un projet onéreux et inefficace, engageons une réflexion sur la manière de prévenir les accidents portuaires. Traitons sérieusement le sujet, sans considérer la vidéosurveillance comme unique solution. L’aménagement des cheminements, l’installation de lignes de vie, le positionnement d’échelles, ne sont-elles pas des pistes à explorer ?
Les drames survenus à Concarneau ne doivent pas servir d’alibi à une tentation sécuritaire. Une telle décision doit être mûrie et discutée avec la population. Elle ne peut être prise de manière unilatérale. Nous exhortons la municipalité à engager une concertation pour réfléchir ensemble à une sécurisation du bassin portuaire qui soit acceptée par l’ensemble des concarnois·es.

Les premiers signataires par ordre alphabétique :
A bâbord toute – ATTAC – Amicale Laïque – Concarneau Solidaire et Durable – Confédération Nationale du Travail – Ensemble ! – Europe Ecologie Les Verts pays de Concarneau et Quimperlé – Génération.s Concarneau Quimperlé – Ligue des Droits de l’Homme Concarneau Quimperlé – La France Insoumise – PARESSE – Parti communiste – Planning familial

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